mercredi 29 septembre 2010

Panique au plombier

Samedi 8 mai 2010. La journée s'annonce plutôt belle, je décide d'aller jardiner un peu.
En passant près du robinet de jardin qui me permet d'arroser je remarque quelque chose d'étrange. Ce robinet sort d'un mur du bâtiment situé à l'entrée de la copropriété. De l'autre côté de ce mur, il y a un studio. Le mur n'étant pas tout récent, il y a une fissure partant du sol et montant d'environ 50 cm. Jusque là, rien de bizarre, me direz-vous et vous avez raison. Ce qui a attiré mon regard, c'est que le pourtour de cette fissure était humide, et de l'eau semblait s'en écouler de manière imperceptible.
Je vais frapper à la porte du studio, M. Denkor m'ouvre, et je lui explique ce que j'ai vu. Je lui demande alors de vérifier s'il n'a pas de l'eau qui coule chez lui. Bingo !! L'eau commençait tout juste à couler à l'intérieur de son appartement, en sortant apparemment du mur.
Je ne sais pas par quel hasard je suis arrivé pile au moment où la fuite commençait, mais je ne m'en plaint pas.

Aucune vanne ne permettait de fermer l'eau à ce niveau, alors je prends l'initiative de fermer l'eau au compteur de la copropriété. Heureusement, les Grognasson, mes voisins préférés avaient laissé leur garage ouvert. Le compteur général est dans leur garage... une vieille servitude dont ils ont hérité et qui les rend encore un peu plus aigris. Je coupe l'eau, donc, et je me met en quête d'un plombier.
Je finis par obtenir deux contacts. Le premier de la société "ABC plomberie" (nom fictif) me dit qu'il arrive dans 30 minutes, et le second, de la société "123 plombier" me dit qu'il est en intervention et qu'il rappellera après. Les deux m'annoncent un taux horaire d'environ 50 Euros, auquel il faut bien sur ajouter le déplacement et les fournitures.

En attendant qu'ils arrivent, j'en profite pour prévenir les voisins qui sont là, et j'appelle les Grognasson puisqu'ils n'habitent pas sur place. Ils ne répondent même pas, et ne donneront pas de nouvelles avant le lendemain. C'est dire à quel point ils se sentent concernés lorsqu'on a un souci.

Un plombier finit par arriver. Je lui demande de quelle société il est et me donne un nom de société que je ne connais pas (genre "Lapierre"). Je finis par comprendre qu'il est de la société "123 plombier". Celui que je n'attendais pas tout de suite. Je le préviens gentiment qu'un de ses confrères risque d'arriver, car j'ai besoin de deux devis en tant que syndic pour la copropriété. Sans prévenir, il s'énerve : "Je suis là pour faire le boulot pas pour être mis en concurrence !! Annulez l'autre ou je repart."
J'avoue avoir été un peu intimidé sur le coup. Alors j'ai rappelé l'autre pour annuler. Mais je lui ai quand même rappelé qu'il était là pour me faire un devis, et non pas pour "faire le boulot".

Il commence alors à regarder de quoi il s'agit. Et pendant qu'il regarde, voila qu'il reçoit un coup de fil de son bureau qui lui dit que l'intervention est annulée à la demande du client. C'est incroyable, mais les deux sociétés que j'avais appelé aboutissaient en fait au même plombier.


Si un jour vous vous retrouvez dans cette situation, mettez immédiatement le plombier à la porte et trouvez en un autre (je vous donnerez une astuce à la fin de ce billet). Si vous n'êtes pas convaincu, lisez la suite.

Après avoir vu le problème, il m'explique qu'il faut casser le mur. Il appelle donc son bureau pour qu'on lui apporte le marteau piqueur.
- Euh, mais ça va coûter quelque chose ? de casser le mur pour trouver la fuite ?
- Recherche de fuite encastrée, c'est 1200 Euros
- gloup !
<longue réflexion de plus de 5 milli-secondes>
- vous ne croyez pas qu'on devrait déjà ouvrir le regard qui est juste en dessous
- non pas la peine, ça vient du mur, vous le voyez bien
- ouvrons quand même en attendant le marteau piqueur
Et là, bingo. Le tuyau qui traversait le mur était dans une gaine en plastique et la fuite était au niveau du regard. L'eau remontait dans le mur en longeant cette gaine, et arrivait jusque dans l'appartement du voisin.
- Ouf, il suffit juste de remplacer la vanne qui est ancienne et fuit de tous les côtés.
- Ah oui, vous avez raison, répondit le plombier professionnel (en démolition !) - Allô, Gérard, laisse tomber le marteau piqueur, pas besoin...
- Alors combien ça va coûter ?
- De toute façon, il faudra bien réparer.
- Il me faut un devis.
- D'accord, je vous fait un devis.
Rappelons qu'il suffisait de remplacer une vanne d'arrêt qui fuyait. Prix du devis : 1000 Euros. Rapide calcul, à 50 Euros de l'heure, ça fait 20h.

Je vous épargne la discussion surréaliste qui s'ensuivit. J'argumentais qu'il fallait à peine 30 minutes pour réparer et que son taux horaire était de 50Euros. Il argumentais que c'était un forfait, et que ce travail ne pouvait pas être facturé à l'heure (n'importe quoi !), surtout un jour férié.
Pour finir,
- puisque c'est comme ça, si vous ne voulez pas que je fasse le travail, vous me payez mon déplacement et une heure de travail.
- Je ne peux pas, je vous ai demandé de venir pour me faire un devis, ce n'était pas supposé être payant. De plus, votre devis me semble malhonnête.
- Si vous ne payez pas j'appelle la police, me dit-il.
- Si vous ne changez pas de ton, c'est moi qui vais le faire, répondis-je.
Il m'a arraché le devis des mains.
- Vous le regretterez, à chaque fois que je passerai devant chez vous, je vais couper un tuyau ou arracher un fil ou casser une boite aux lettre. Ça vous coûtera beaucoup plus cher.

- Vous êtes là Éric ?
- Oui... j'ai tout entendu. Je suis témoin.
Je n'ai plus eu qu'à jeter un regard noir au plombier pour qu'il tourne les talons. Il est reparti au volant d'une voiture de location... donc pas moyen de savoir à quelle entreprise il appartenait. Je n'ai plus jamais entendu parler de lui.

Quelques heures plus tard, j'ai fait intervenir un autre plombier qui m'a fait le travail pour 280 Euros. Déjà pas donné, mais après ce que j'avais entendu, c'était presque cadeau !

Maintenant, j'ai compris comment éviter ce genre de société de dépannage peu scrupuleuses. Après avoir cherché sur les pages jaunes "plombier" sur votre commune,  affichez les résultats obtenus sur la carte. Vous constaterez que certains résultats sont regroupés à une même adresse, tandis que d'autres sont isolés. Personnellement, j'évite désormais les plombiers qui sont regroupés à plusieurs sociétés à la même adresse. Il s'agit d'une boite aux lettre leur permettant d'apparaître dans les pages jaunes près de chez vous. Votre appel passe par un centre d'appel qui redirige vers une autre société dont vous ignorez le nom. Du coup, vous ne savez pas qui vous appelez, qui vient, et personne n'est responsable.
Je choisis systématiquement un plombier qui a un nom et une adresse ; parfois même son adresse apparaît aussi dans les pages blanches.

mercredi 22 septembre 2010

Les perles de mes voisins

Vous connaissez maintenant un peu les Grognassons. Ils sont propriétaires de l'appartement au-dessus de moi, mais ne l'habitent pas. Ils ne le louent pas non plus. L'appartement est meublé, mais il n'y a personne. Ils y viennent de temps en temps le week-end puis repartent.

Ils critiquent tellement cette copropriété que je me demande pourquoi ils gardent cet appartement.
Je vous ai déjà parlé des problèmes avec l'ancien syndic, je ne reviendrai pas dessus.

Ces gens-là semble avoir un contentieux avec la végétation. Non-contents d'avoir coupé un arbre dans les parties communes, ils nous ont demandé de couper notre sapin, qui est pourtant à nous, dans notre jardin. Par contre, les mauvaises herbes qui poussent dans les parties communes, elles, ont de beaux jours devant elles si je ne m'en occupe pas.

Un jour où nous parlions de charges impayées, ils m'ont fait remarquer que j'avais planté des tomates dans mon jardin. "Oui, et alors ?
- Il faut beaucoup arroser les tomates pour que ça pousse
- Sans blague... je vais augmenter un peu la dose alors"
C'est vrai qu'ils devront payer une partie de l'eau qui me sert à arroser les tomates. Mais le règlement de copropriété est ainsi. Ce n'est pas moi qui l'ait écrit.

Tout est prétexte à se plaindre sans proposer de solutions. La plomberie est vétuste (mais pas question d'engager des frais) ; il y a des fils électriques qui courent le long de mon garage ; votre palissade n'est pas belle, il faut l'enlever elle a été mise sans autorisation (sans autorisation, je ne sais pas mais elle est chez moi...) ; la balustrade de votre terrasse a été posée sans autorisation (et avant, je suppose que les gens tombaient dans le vide ?).

Il y a aussi les sujets qui ne les concernent pas du tout, mais dont ils se plaignent quand même. Par exemple : votre magnolia est trop près du mur des voisins (d'autres voisins, pas eux), c'est interdit, il faut le couper. Sur ce genre de points, je pense qu'ils sont frustrés de ne pas être directement impactés, du coup, ils ne peuvent pas faire grand chose. En plus, je pense qu'ils ont tort sur ce point, il y a des jurisprudences spécifiques en région parisienne.

Et puis il y a les droits qu'ils s'accordent de façon autoritaire :
- J'ai un droit de passage sur votre terrasse.
- Ça m'étonnerait !! Vous avez un droit de passage dans le jardin, pas sur la terrasse.
- Si. Parce que notre escalier est trop étroit pour monter des gros meubles, et la seule solution c'est de passer par votre terrasse pour les monter par la fenêtre."
S'ils m'avaient demandé un jour de façon polie. "Puis-je me permettre de passer par votre terrasse pour monter un meuble qui ne passe pas par mon escalier." je n'aurais sans doute pas su refuser.
Mais j'ai ressenti leur façon de s'allouer un droit qu'ils n'ont pas comme une intrusion chez moi. Ça m'a dégoûté.

Je n'ai toujours pas compris pourquoi ils gardent cet appartement. Y a-t-il encore une chose qu'ils apprécient ici ? Je ne comprends pas pourquoi ils s'obstinent. Cet appartement ne leur rapporte rien. Ils ne l'habitent pas, leur coûte cher (du moins trop cher à leur goût), ils n'aiment pas les arbres... alors pourquoi rester ? C'est encore un mystère pour moi.

Devenir syndic bénévole

Quelques jours après avoir acheté mon appartement, j'ai rencontré l'un de mes voisins et sa femme. Appelons-les M. et Mme Grognansson pour préserver l'anonymat. Cette rencontre a eu lieu dans des circonstances un peu bizarres sur lesquelles je reviendrai plus tard, puisqu'ils étaient tout simplement en train de couper un arbre situé dans des parties communes, sans avoir demandé l'avis à personne. Ça a fait toute une histoire que je vous raconterai un autre jour.

Ce jour là, nous avons beaucoup parlé (enfin surtout elle, lui il grognait) de l'histoire de la copropriété, des ragots, des problèmes. Ce qui a été l'occasion de découvrir que nos prédécesseurs s'étaient mis tout le monde à dos : les autres occupants, mais aussi les voisins de la copropriété, le syndic, la mairie... Bref.
Nous avons aussi compris que le problème du syndic serait beaucoup plus complexe que prévu. Le syndic actuel ne faisait pas du tout son travail. Quand je l'avais rencontré avant d'acheter, il avait effectivement manifesté un agacement évident vis-à-vis de cette copropriété où tout le monde l'emmerdait, mais ne m'avait pas dit qu'il ne faisait plus son travail de syndic pour lequel il était payé (mouais... normal qu'il ne l'ait pas dit). En fait, découragé par les conflits de voisinages, et les pinailleries de certains copropriétaires, le syndic ne remplissait plus du tout son rôle. Il n'avait pas organisé d'AG en 2009, il ne procédait pas au recouvrement des charges, ne faisait pas les travaux qui avaient été votés, etc... Mais il continuait à facturer 2000 Euros par an, alors que le budget annuel de la copropriété était de 6000 Euros.
Une optimisation semblait s'imposer.

Quelques temps plus tard, nous avons reçu un courrier du syndic nous indiquant qu'il ne souhaitait plus gérer notre copropriété, et nous invitant à lui proposer de nouvelles candidatures en vue de la prochaine AG.
Avec M. et Mme Grognansson, nous nous entendions encore bien à l'époque. Nous leur avions presque pardonné d'avoir coupé l'arbre. Vous verrez que ça ne durera pas longtemps. Nous nous sommes donc à nouveau rencontrés, et nous avons évoqué la possibilité de passer en syndic bénévole. Le principe est que le rôle de syndic est confié à l'un des copropriétaires au lieu d'être confié à un professionnel. Ça demande un peu de bonne volonté, mais c'est plein d'avantages, le premier étant le prix.
Qui pourrait donc remplir ce rôle ? M. Rodriguez, le bailleur du rez-de-chaussée ? Il ne semblait pas très impliqué dans la copropriété. Le propriétaire du petit studio à l'entrée ? Il représentait tellement peu dans la copropriété que personne ne le connaissait. La gestion locative de son appartement était confiée à une agence, donc aucune chance qu'il souhaite prendre la charge de syndic. Restait M. et Mme Grognansson. Ils l'ont vaguement proposé, mais ils avaient juste un léger handicap qui se matérialisait sous forme d'une dette de plus de 2000 Euros de charges.
En effet, depuis deux ans, ils étaient entrés en conflit avec nos prédécesseurs qui "arrosaient trop leur jardin, ce qui coûtait cher en consommation d'eau" (la consommation d'eau n'était pas comptabilisée de manière individuelle) et le syndic qui ne faisait pas son travail et coûtait cher. Donc ils avaient tout simplement décidé d'arrêter de payer leurs charges. Ils estimaient d'ailleurs qu'ils n'avaient pas à les payer puisqu'ils ne consommaient pas d'eau et que le syndic ne justifiait pas son salaire. C'est ce qui s'appelle faire justice soi-même.
Le seul "candidat syndic" pour qui j'aurais voté était donc... moi-même.

Ca ne me déplaisait pas de faire les comptes, payer les factures et gérer les aspects administratifs. Par contre, l'idée d'avoir à gérer les conflits (qui dataient d'avant mon arrivée), les impayés et les mécontents me tentait moins que d'aller passer mes vacances à Tchernobyl.
A l'issue d'une discussion de deux heures, nous avons fini par conclure avec les Grognansson que je me présenterait comme syndic bénévole, et qu'ils payeraient leur arriéré de charges.

Je me suis présenté, j'ai été élu, et ils n'ont jamais payé leur arriéré de charges. Quel grand naïf suis-je !!

Quelques perles de chantier

Dès qu'on fait faire des travaux, on a des surprises. Chacun le sait. On est donc très vigilant et on pose plein de questions tout le temps pour comprendre. Il faut dire qu'un chantier qui n'est pas terminé, c'est souvent assez inquiétant. Des trous partout, de la poussière partout. On espère pendant toute la durée du chantier que le mot "terminé" signifie la même chose pour les ouvriers que pour nous autres clients.
Voici un petit florilège de ce que j'ai vécu personnellement pendant mes 3 premiers mois de chantier avec les sociétés Paint and Co et JL Décoration.

Il y a les grands classiques, comme par exemple, les interrupteurs qui ne sont pas alignés avec la prise située en dessous. Dans mon cas, pas de problème pour le faire corriger après l'avoir signalé le jour même.

J'ai eu le malheur de demander la pose de corniches au plafond. Ça se présente en longueur de 2 mètres, c'est du polyuréthane (un peu plus dur que du polystyrène). Il y en a de toutes les formes et de toutes les tailles. Sur l'emballage, il y a un petit dessin pour montrer où est le plafond, où est le mur et où est la corniche. A ceux qui croient qu'il y a une chance sur deux de se tromper, je réponds "non" ! Il y a un dessin. Rappelons que le dessin est un langage universel qui s'affranchit de toute barrière de langue. Mais il faut regarder le dessin.

Il y a les problèmes de niveau de sol. Pour coller un parquet neuf sur un ancien parquet, le chef de chantier, Bob, et l'entrepreneur, Charles Tassin m'avaient suggéré de faire un ragréage fin pour avoir un sol bien lisse. C'est un produit "auto-lissant". C'est à dire que c'est liquide, et qu'il s'étale à peu près tout seul (il faut l'aider un peu quand même). Mon subtil chef de chantier avait juste oublié que le sol n'était pas parfaitement horizontal. Au final, il y avait une épaisseur de 3 mm d'un côté de la pièce, et de 2 cm de l'autre côté. Ça n'aurait pas posé de problème si la porte-fenêtre avait été quelques cm plus haute. Car il devait rester environ 0,5 cm pour poser l'isolant et le parquet massif.
Suggestion d'un ouvrier encore plus subtil que Bob : raboter la porte-fenêtre en PVC.

Pour d'autres raisons, le chantier a été interrompu avant de poser le parquet. Puis au bout de quelques jours, le fameux ragréage s'est mis à se décoller par plaques de 20 à 50 cm. Mon très subtil chef de chantier m'a alors donné les explications suivantes :
- C'est normal, ce n'est pas du ragréage fibré, ça adhère moins bien. Du coup, comme on a attendu longtemps pour poser le parquet, ça se voit.
- Mais si on colle du parquet sur un support qui n'est pas collé, ça ne sert à rien... répondis-je incrédule
- Non ça ne sert à rien, mais c'est beaucoup moins cher que du fibré.
On a finalement été obligé de tout décoller (une demi-journée pour les trois pièces... c'est dire si c'était solide !!) et de le refaire.

Il y a les faux-plafonds. Plein d'avantages à faire un faux-plafond : ça isole (du bruit et du froid), ça cache l'ancien plafond qui peut-être en mauvais état dans une vieille maison, et ça permet de passer tout un tas de fils électriques, de ventilations... Tellement pratique que les ouvriers en ont mis partout, y compris dans les pièces où ce n'était pas prévu.
Notre généreux entrepreneur, Charles Tassin, nous a lourdement fait remarquer que ce ne serait pas facturé, puisque c'était son sous-traitant, JL Décoration qui avait fait l'erreur. 

Côté plomberie, j'ai du tomber sur un spécimen. Je le sais car depuis, j'ai fait connaissance avec un autre plombier formidable, qui m'a réconcilié avec sa profession. C'est un vieil immeuble, et il n'y avait pas de vanne pour couper l'eau dans mon appartement. Si je voulais fermer l'eau, je fermais pour tout l'immeuble. J'ai donc demander à ce qu'il me mette une vanne pour mon appartement.
Une fois ce travail terminé, le plombier m'a demandé à quoi ça servait, car si je ferme, ça ferme quand même l'eau des voisins.
Et pour cause !! Il avait mis la vanne avant l'embranchement vers mon appartement. Et dire que j'avais expliqué trois fois à Bob et Tassin !

Le carreleur ignorait qu'on pouvait utiliser des croisillons, même pour une pose "décalée". Pour ceux qui ne connaissent pas, je donne l'astuce : soit vous coupez une des branches du croisillon, soit vous les placez verticalement.
A la place, ils utilisaient des petits bouts de carton pliés en deux. Résultat, les joints ne sont pas du tout réguliers. M. Tassin m'a dit qu'il trouvé que la pose était d'une qualité remarquable... C'est ce qui s'appelle de l'auto-persuasion, non ?

Le stockage des déchets a été un peu problématique. Au début du chantier, le subtil "Bob" m'avait demandé l'autorisation de stocker les gravats dans le garage en attendant de faire venir une benne la semaine suivante. "Pas de problème mon cher amis, je me garerai dans la rue pendant une semaine.".
La semaine suivante pas de benne, pendant un mois pas de benne. Puis un beau jour, le tas de gravats a augmenté. En regardant de plus près, j'ai trouvé des carrelages, des meubles de cuisine et de salle de bains qui ne venaient pas de chez moi. Mon garage était devenu la décharge pour les autres chantiers de Bob. Ils y ont également stocké 5 blocs WC Geberit (je rappelle que mon appartement est un 3 pièces), deux portes coulissantes neuves et un radiateur qui n'avaient rien à voir avec ce que j'avais demandé. Un entrepôt gratuit en quelques sortes.
Je me suis donc garé dans la rue pendant trois mois, pendant que JL Décoration et Paint and Co avançaient sur les autres chantiers et nous apportaient leurs déchets.

Je suis sur que vous en avez de bonnes à raconter aussi. Ça ne sert pas à grand chose, mais ça défoule, alors lâchez-vous dans les commentaires.

vendredi 17 septembre 2010

Comment je me suis fait avoir par mon entrepreneur

Les faits décrits ci-dessous sont considérablement résumés. Sinon il aurait fallu un livre entier, et personne ne l'aurait lu.
Je vais donc vous expliquer les grandes "phases" d'une mésaventure qui a été très couteuse, mais surtout très éprouvante. Dans le déroulement de cette histoire, vous verrez que les "indices" arrivent au fur et à mesure. On ne se rend pas compte tout de suite de la gravité du problème.

Phase 1 : Je signe un devis avec la société "Paint and Co" pour des travaux de rénovation de mon appartement. Nous sommes d'accord sur tout, la date de démarrage est fixée, et l'entrepreneur, M. Charles Tassin, s'engage sur un délai de 10 semaines. Il a même été jusqu'à mettre des pénalités de retard.
Nous avons rencontré son chef de chantier, Bob.
Les règlements seront de 30% au démarrage du chantier, 50% à l'avancement et 20% à la fin.

Phase 2 : On paye les 30% prévus au démarrage. Le chantier démarre et se déroule normalement pendant environ un mois (ce qui ne veut pas dire sans problème, mais ceux-ci sont corrigés au fur et à mesure). C'est la phase la plus facile du chantier, puisqu'on commence par tout démolir. On paye environ 15% à l'avancement.
Pendant cette période, l'entrepreneur et son chef de chantier, Bob nous explique qu'il faut maintenant passer commande du carrelage, du parquet et de la cuisine. On choisit tout et on lui verse 50% du prix pour qu'il puisse passer les commandes. En le commandant lui-même, il bénéficie d'une TVA réduite à 5,5% au lieu de 19,6%. 
Indice 1 : Lorsque l'équipe arrive sur le chantier, ce sont des polonais. L'un d'eux se présente comme le chef de chantier. Bob n'est en réalité pas le chef de chantier, mais le sous-traitant. Il travaille pour la société JL Décoration, dont la gérante est son épouse, Jacqueline Lebègue. L'entreprise Paint and Co avec qui nous avons signé n'a aucun employé et sous-traite tous ses chantiers.
Indice 2 : L'entrepreneur nous demande de ne pas mettre d'ordre sur les chèques. Heureusement, on lui demande très fermement un reçu à chaque fois. Les chèques sont généralement transmis par Tassin directement à Bob, qui les encaisse au nom de sa société (JL Décoration) ou au nom de sa fille.

Phase 3 : Le deuxième mois, le chantier ralentit un peu car on attend les fournitures. On paye encore 15% à l'avancement. Reste à payer 20% à l'avancement et 20% à la fin.
Indice 3 : Les explications concernant le retard des fournitures sont d'une grande diversité : le magasin n'a pas reçu mon fax, le carrelage vient d'Italie et est bloqué à cause de la neige, je sais pas, c'est la faute à Bob, c'est la faute à Charles... pour finir par "c'est arrivé à l'entrepot, mais je préfère ne pas l'apporter sur le chantier pour éviter qu'il ne soit abimé tant qu'on n'en a pas besoin".
Indice 4 : Chaque fois qu'on nous promet quelque chose pour un jour donné, ce n'est pas fait. Plus rien n'avance, tout traine.

Phase 4 : Pendant le troisième mois de chantier, il n'y a plus qu'un ou deux ouvrirers de temps en temps.
Un jour M. Tassin apporte quand même une partie du carrelage. Le moins cher des deux, celui de la cuisine. 
Indice 5 : Dans le doute, je finis par appeler les magasins, et j'apprend que les autres commandes n'ont pas été passées.
A partir de ce stade, plus besoin d'indices, je ne suis plus dupe.


 Phase 5 : Tout d'un coup, une équipe de 4 personnes arrive, et il peignent tous les murs en deux jours. Enfin quand je dis "ils peignent", c'est un euphémisme. Ils ont dû sauter la classe de maternelle, vous savez, celle où on apprend à ne pas déborder quand on colorie. Notez qu'ils n'ont pas pris le temps de démonter les radiateurs pour peindre derrière.
Une fois la peinture "jetée" sur les murs (et un peu aussi sur les fenêtres et le plafond), l'entrepreneur organise une réunion de chantier. Il essaye par tous les moyens de vous faire dire que vous êtes content, que ça avance bien, qu'on voit enfin à quoi ça va ressembler, que le choix des couleurs est excellent, que la vie est belle, vous avez une belle chemise, etc...
Difficile de positiver, mais pour lui faire plaisir on fini par lacher un ou deux "oui" polis.
Saisissant votre "oui" à la volée, comme le ferai un tennisman aguerri, l'entrepreneur vous demande de payer les 20% à l'avancement restant. La ficelle est trop grosse, je refuse tant que je n'ai pas toutes les fournitures qui ont été commandées. Pour les fournitures, on n'a payé que 50%, il nous demande le solde si on veut être livré. On refuse aussi. Il arrête immédiatement le chantier.

Phase 6 : Je demande au concilliateur de justice de le convoquer. Il vient, accompagné de Bob. Il est d'accord avec tout ce qu'on lui demande. Il reprendra le chantier lundi, livrera le carrelage mardi et les meubles de cuisine mercredi, il fait même une ristourne de 10% pour le préjudice. Il signe.
Lundi, personne.
Mardi, pas de carrelage.
Mercredi, pas de cuisine.

Phase 7 : Je finis par trouver le numéro de téléphone de sa femme. Il se trouve que c'est elle qui est officiellement gérante de la société, elle est donc responsable, même si nous ne l'avons jamais vue. J'y vais au culot, je l'appelle et je lui explique. Elle me dit qu'elle tanne son mari pour qu'il finisse ce chantier.
Au bout de quelques jours, ils finissent par me dire que tout ça, c'est à cause de Bob, et qu'il change de sous-traitant.

Phase 8 : Le nouveau sous-traitant arrive, et annonce qu'il ne pourra travailler que quand il aura les fournitures... ben oui, logique !! On peut pas poser du carrelage si on n'a pas le carrelage.
L'entrepreneur finit par livrer le carrelage... tenez-vous bien, il n'apporte que la moitié (toujours les excuses à la Prevert : tout ne tenait pas dans la voiture, c'est trop lourd... ben oui, c'est sur !!). Et pour le parquet, il dit qu'il l'a payé à Bob et que Bob lui a juré qu'il le liverait le mercredi suivant.

J'arrête parce que vous allez décrocher... si, si, je le sens. J'avais écrit 49 phases, mais ça se répète un peu. Promesses non tenues, redémarrages, arrêt à nouveau, etc...
Je vais juste finir en vous décrivant l'évènement qui m'a fait capituler : Bob, qui devait livrer le parquet mercredi, puis jeudi, fini par m'appeler le vendredi à 18h en me disant : "Je voulais m'assurer que vous étiez chez vous, parce que je n'ai pas la clé sur moi. Le magasin n'a plus le parquet qu'on lui avait commandé parce qu'on a mis trop longtemps à aller le chercher. J'ai une autre référence, mais comme je suis en voiture, et que ce n'est pas ce que vous avez demandé, je n'ai pris que 3 mètres carrés.".
Il faut le comprendre le pauvre. Sans avoir passé la commande, sans avoir pris les clés du camion, et sans avoir pris les clés de chez moi, il est normal qu'il rencontre les plus grandes difficultés à livrer la marchandise.
Ca se passe de tout commentaire, je lui ai dit de garder ses 3 mètres carrés, et que je lui ouvrirais la porte quand il viendrait avec la totalité. Il n'a jamais rappelé.

Dans un prochain billet, j'aborderai la phase "tribunal".

jeudi 16 septembre 2010

Demander un devis pour travaux ... facile !!

Nous sommes fin septembre 2009. Ca y est, j'ai l'appartement, j'ai décidé quels travaux je voulais faire, et j'ai hâte que ça se fasse rapidement. J'hésite encore sur quelques points, ça dépendra du prix.

Yapluka !! Mais après tout ce qu'on dit sur les entrepreneurs, je préfère demander autour de moi quelques références. J'appelle tous mes amis "clic-clic-clic" (bruit du téléphone, c'est un vieux modèle gris en bakélite - vous savez, l'époque ou on préférait faire des numéros avec des 1 plutôt qu'avec des 9) : "Avez-vous fait des travaux chez vous récemment ? Etes-vous content de l'entreprise choisie ? Pouvez-vous me donner ses coordonnées ?".
En quelques semaines, j'ai ainsi collecté pas moins de quinze noms de sociétés. Et c'est parti pour une série de rendez-vous. Comme je suis organisé, et que j'ai bien réfléchi à ce que je voulais, j'ai préparé un petit cahier des charges sans prétentions qui décrit tout ce que je veux.

Au début, je n'ai pas appelé les quinze entreprises. Ca ne m'intéressais pas beaucoup d'avoir quinze devis. J'ai donc commencé par 4 ou 5 d'entre elles - "clic-clic-clic". Une fois éliminées celles qui ne répondent pas, et celles qui "me rappelent demain" puis "devaient me rappeler hier, mais rappeleront demain, promis", il n'en restait déjà plus que trois qui ont pris rendez-vous.
Un peu juste, j'en ai donc appelé 5 autres "clic-clic-clic", dans l'espoir d'avoir deux ou trois autres rendez-vous.

En sortant d'un rendez-vous, ils disent tous la même chose : "Je vous envoie un devis la semaine prochaine.".

Deux semaines plus tard, le nombre de devis reçus est compris entre 0 et 1. Donc commence une première série de relances "clic-clic-clic". Au bout de trois semaines, j'ai compris qu'il fallait que j'appelle les 5 derniers noms de ma liste ("clic-clic-clic") car j'avais tout au plus 3 devis.

Trois devis, c'est assez pour choisir ? Non !!
Je ne parle pas encore des précisions qui manquent ou des petites incompréhension et oublis. Je parle de devis qui ne veulent souvent rien dire. Prenons deux exemples.

Le premier exemple concerne la fourniture des matériaux (carrelage, robinets, etc...). Je n'avais pas encore décidé quel modèle je voulais. J'avais donc demandé un devis pour la "pose du carrelage". Et bien il y en a toujours un pour mettre dans son devis "pose et fourniture du carrelage". Ce ne serait pas un problème s'il indiquait les deux prix (pose d'un côté, et fourniture de l'autre), mais non... "pose et fourniture".
Et pas moyen de clarifier :
- Quel modèle de carrelage avez-vous inclu dans votre devis ?
- Celui que vous voulez, c'est chez vous, c'est vous qui choisissez.
- Mais il y a des carrelage plus ou moins cher...
- Si c'est trop cher, je vous le dirai et on ajustera le devis
- C'est quoi "trop cher" ?
- Vous avez déjà repéré un modèle ?
Ca peut durer longtemps. J'arrête. Il faudra encore trois ou quatre itération pour avoir enfin un devis sans fournitures (ou avec le prix des fournitures séparément).
Je me souviendrai entre autre d'un couple de polonais, dont le mari ne parlait que quelques mots de français, et c'est sa femme qui faisait la traduction. "Devis tout inclus dans. Pas inquiet, tout compris.
- Mais j'ai besoin d'en savoir plus, je ne peux pas signer un devis de fourniture de carrelage si vous ne me dites pas de quel carrelage il s'agit
- Oh la la ! Vous exigent. Vous pas devoir inquieter. Moi aller dans magasins avec vous pour choisir carrelage et puis après poser carrelage et puis après vous payer et emmenager"
Et pendant ce temps le mari qui donnait des coups de coude à sa femme pour qu'elle lui explique ce qui se passait... Je le sentais pas trop ce coup là. Ca s'annoncait un peu compliqué à gérer tout ça.

Deuxième exemple plus facile à comprendre : un devis avec des points d'interrogation à la place de certains prix. Je vous assure que c'est vrai.

Au bout du compte, sur les 15 entreprises contactées, j'ai fini par garder deux devis "serieux" avant d'en choisir un.
Pendant les dernières discussions, sa gentillesse aurait du me mettre la puce à l'oreille. Il acceptait tout ce que je demandais.
- Moins cher
- D'accord, je vous fait 7% sur le total
- Je veux ça en plus
- D'accord, je vous l'offre sans changer le prix
- Et si vous êtes en retard ?
- Je met des pénalités de retard, 150 € par jour
Le devis était en règle, l'entrepreneur, M. Charles Tassin, m'était recommandé par des amis, pourquoi ne pas signer ?

Un an plus tard, je trouve que l'efficacité de cette recherche est incontestablement nulle, puisque je me retrouve avec un chantier toujours pas fini (qui devais durer 10 semaines) et que je vais assigner l'entreprise Paint and Co au tribunal. J'ai l'impression d'avoir réussi à choisir le pire de tous parmi les 15.

mercredi 15 septembre 2010

Comment j'ai fini par avancer les charges de presque toute la copropriété


La dessus, je me suis fait embobiner par le vendeur et le syndic. L'histoire qui suit est un peu compliquée. Préparez une boite d'aspirine avant de commencer, faites des tableaux au fur et à mesure, prenez des notes, et n'hésitez pas à me signaler si malgré tout ça vous ne comprenez rien...

Au moment des visites, on m'avait indiqué qu'un ravalement était prévu. Le budget avait été voté, et les fonds appelés. Donc le vendeur devrait payer cet appel de fond au plus tard le jour de la signature chez le notaire. Ce qui représentait tout de même 14000 Euros. En ce qui me concernait, c'est comme si j'achetais un appartement ravalé. Les travaux n'étaient pas encore faits, mais je n'aurais rien à payer, puisque ces travaux avaient été votés avant que j'achète.
Autant le vendeur payait très régulièrement ses charges courantes, autant les travaux de ravalement n'avaient pas encore été payés. J'ai appris plus tard qu'aucun copropriétaire n'avait payé car personne n'était d'accord sur ce qui devait être fait. Il y avait un devis, mais tout le monde le contestait. Et pourtant, tout le monde avait voté "pour" en AG. Vous verrez plus tard qu'il y a dans cette copropriété quelques spécialistes du "j'étais d'accord, mais j'ai inventé de nouvelles conditions".
  Lors de ma visite chez le syndic en juin 2009, j'avais découvert une copropriété dans une bien piètre situation financière. Plusieurs milliers d'euros d'impayés (sur un budget annuel de 5000 Euros) que le syndic n'avait jamais pris la peine de réclamer sérieusement (pas un seul recommandé... cool le syndic !! Après tout, pourquoi payer ses charges ?). Et par conséquent, des dettes un peu partout : factures d'eau non payées depuis un an, assurance non payée, et même le syndic lui-même réclamait car il n'était pas payé de ses honoraires (nous verrons plus tard qu'il ne les méritaient peut-être pas).

Lorsque j'avais découvert que la copropriété n'était plus assurée, le vendeur s'en était offusqué et il était allé voir le syndic pour lui remettre un chèque lui permettant de payer l'assurance de la copropriété (il s'agit de l'assurance des parties communes, pas des parties privatives). Il avait fait ceci pour me convaincre de ne pas me rétracter après la signature de la promesse de vente.

Et moi, pôvre naïf !! J'ai cru que payé c'était payé, et qu'il avait généreusement renfloué les caisses de la copropriété. Et bien non, le chèque qu'il avait remis était considéré comme une avance. Et chez le notaire, trois mois plus tard, cette avance a légitimement été déduite de ce qui lui restait à payer au syndic (les 14000 Euros du ravalement).

Quelques mois plus tard, il a été clair qu'il valait mieux annuler le ravalement en attendant un consensus plus unanime. Nous avons donc voté l'annulation de ces travaux en AG, et les sommes payées devaient donc être restituées aux copropriétaires concernés, et donc j'aurais du récupérer 14000 Euros.
Sauf que (vous verrez au fil des semaines que le "sauf que" deviendra habituel dans tout ce qui se passe chez moi depuis un an) entre temps, notre syndic (consciencieux et organisé, je le rappelle) a payé les factures qu'ils ne pouvaient pas payer auparavant, faute de liquidités. Évidemment, il a commencé par ses propres honoraires, puis l'eau.
Bien évidemment, c'est totalement interdit, mais je dois reconnaître qu'il n'avait pas trop le choix à court terme. Les autres copropriétaires ne payant pas leurs charges, il ne restait plus que 11000 Euros sur le compte de la copropriété.

Je résume : la copropriété devait de l'argent à l'assurance, à Véolia (pour l'eau) et au syndic.
Mon vendeur devait 14000 Euros pour les travaux que tout le monde avait votés mais dont personne ne voulait, et enfin, mon vendeur avait avancé 1500 Euros pour l'assurance de la copropriété.

Chez le notaire, le vendeur a donc payé au syndic ce qu'il devait, à savoir 12500 Euros (le ravalement - l'assurance qu'il avait avancée).

Le syndic, voyant arriver ces liquidités providentielles n'a pas traîné pour se payer lui-même ses factures, puis payer les autres factures en attente.
Quelques mois plus tard, lorsque nous avons décidé d'annuler le ravalement qui avait été voté, il m'a été impossible de récupérer les 14000Euros versés puisqu'ils avaient été utilisés pour payer les charges courantes... Il fallait donc attendre que les autres payent leurs charges. C'est donc moi qui avance les 3000 Euros restant pour le bien collectif. Ah solidarité !!

Seule solution pour récupérer le reste : faire payer les mauvais payeurs... ce sera l'objet de quelques billets à venir.
Sur une petite copropriété, lorsqu'une ou deux personnes payent en retard, ça pose beaucoup plus vite des problèmes que dans une grande résidence.

L'achat d'un appartement...

La recherche
Quand on sort de chez le notaire, on se retrouve un peu hébété sur le trottoir avec 3 trousseaux de clés, de toutes les tailles si l'appartement est un peu ancien, dont on ignore la fonction. Pour ceux qui penseraient naïvement : "Bah, les clés, ça sert à ouvrir des portes", je préciserait que dans mon cas, il y a au total 9 clés différentes (cave, garage, appartement, boite aux lettres, etc...).
La recherche de cet appartement avait été un peu longue. Je n'étais pas pressé, mais par contre, je cherchais la perle rare. J'ai découragé plusieurs agents immobiliers (certains n'étaient pas très courageux). A posteriori, quand je raconte à mes collègues que je cherchais un appartement, avec vue sur Paris (donc plutôt en hauteur) et avec un jardin (donc plutôt au ras du sol), certains retiennent poliment un léger sourire. Et pourtant j'ai trouvé ! A flan de colline, on rentre par une petite allée entre deux garages, puis on traverse le jardin, puis une terrasse et on rentre dans l'appartement. Celui-ci occupe le rez-de-chaussée d'une grosse maison, et il donne de l'autre côté sur une seconde terrasse qui domine Puteaux et offre une vue magnifique sur Paris.
Étant donné qu'on est à flan de colline, on a 3 studios sous la seconde terrasse, et un autre 3 pièces au dessus de notre appartement. Il y a aussi un studio au dessus de notre garage, à l'entrée de la copropriété. Si vous avez bien suivi, pouvez-vous me donner maintenant le nombre total d'appartements ? Ceux qui ont répondu 6 ont le droit de continuer à lire, les autres doivent reprendre le paragraphe.

Ceux qui ont déjà recherché un appartement auront sans doute rencontré quelques agents immobiliers "qui ne comprennent rien". Vous leur demandez un trois pièces, avec cave et parking, et ils vous proposent un deux pièces sans parking, mais avec un balcon !! Euh... le balcon, ça remplace le parking ou la chambre d'amis ?
L'agent avec qui j'ai finalement signé avait été particulièrement patient et efficace dans sa recherche. Ça existe aussi des agents comme ça.

La promesse de vente

Une fois décidé, il faut signer la promesse de vente. Ça se passe chez l'agent immobilier. Le jour de la signature de la promesse de vente, j'ai eu la surprise de découvrir les diagnostics. Notamment le diagnostic électrique qui m'a fait comprendre que je pouvais soit refaire toute l'électricité, soit prendre le risque de finir comme Claude François. Pas prévu ça !! Mais malheureusement à ce stade, on est trop avancé dans la démarche pour renégocier. C'est une mauvaise surprise, mais si on veut l'appartement, on le veut.

La visite chez le syndic
Là, j'ai fait une erreur monumentale : le lendemain de la signature de la promesse, je suis allé voir le syndic de l'immeuble. L'erreur n'était pas d'aller le voir, mais d'avoir attendu si tard. Il m'a totalement déprimé. "Personne ne paye les charges, je ne peux plus payer l'assurance de la copropriété,  les factures d'eau ne sont plus payées depuis 6 mois, tout le monde s'engueule, personne n'est d'accord sur les travaux à réaliser... Les seuls qui payent leurs charges sont vos vendeurs.".
La deuxième erreur que j'ai faite, a été de ne pas me rétracter immédiatement. J'avais un délai de sept jours pour le faire, mais je ne l'ai pas fait. Car je voulais cet appartement !!
Et me voila trois mois plus tard propriétaire d'un appartement, d'un jardin, de deux terrasses et d'un million d'emm....

Le règlement de copropriété
Ce n'est que chez le notaire qu'on vous remet le règlement de copropriété complet. C'est une nouvelle occasion d'avoir des surprises.
La plus désagréable a été de constater que mon jardin, ne faisait pas "cent quatre vingt mètres carrés", comme indiqué dans l'acte notarié de vente, mais "cent vingt quatre mètres carrés". En effet, l'allée qui longe le jardin pour permettre aux voisins d'accéder à leur appartement ne m'appartient pas, c'est une partie commune.
Le vendeur, avait pourtant bien dit en présence de l'agent immobilier que c'était privatif.
Il y a bien une différence entre l'acte notarié et la description du lot dans le règlement de copropriété.
Et pourtant, que faire... je n'ai trouvé aucun avocat qui accepte de lancer une action en justice.
Le notaire n'a pas fait d'erreur, puisque tous les précédents actes de ventes mentionnent la même superficie (180 m²). L'erreur est donc plus ancienne.

mardi 14 septembre 2010

Préambule

Une après-midi ensoleillée. Pas envie de travailler... et puis de toute façon, j'ai rien à faire. Et pourtant je suis coincé au bureau. Pas moyen d'aller jardiner. Pas moyen d'aller me promener. Si j'écoute de la musique, je n'entendrais plus les gens qui arrivent dans mon dos, et ils risquent de voir que je passe mon temps sur internet.

Et puis j'aimerais tellement aller finir mes travaux. Mais de toute façon je ne peux pas, même si je ne travaillais pas. J'ai acheté un appartement il y a bientôt un an. J'ai voulu tout rénover, et mon entrepreneur m'a lâchement laché.
Les péripéties qui nous ont amené dans cette situation ont été tellement rocambolesques que j'ai décidé d'en faire un blog... et puis ça m'occupera pendant mes heures de "travail" (les enfants, ne prenez pas exemple sur moi, les grands, vous êtes grands et vous faites ce que vous voulez de toute façon).
Donc, non seulement il est parti avec la caisse en me laissant le chantier en plan, mais en plus, si je veux porter plainte, il faut que j'attende le jugement pour pouvoir redémarrer les travaux.

Aujourd'hui, ça fait plus de 6 mois que le chantier est interrompu. Et je ne peux pas profiter de mon appartement. Si j'avais su, j'aurais tout fait tout seul. Ca aurait couté moins cher, et ca aurait été plus vite. En plus je pense que ça aurait été mieux fait (mais je suis un peu le seul à penser ça... mon entourage, très solidaire, me dit que j'aurais pu faire pire). Alors je dois laisser en l'état.

Il faut ajouter qu'en plus des problèmes de travaux, j'ai rencontré en arrivant dans cette copropriété un échantillons d'emmerdeurs (les enfants, il ne faut pas répéter ce mot, les grands.... bon ok, je continue), parmi mes voisins, syndic, plombiers, etc...
Moi qui trouvais que la vie était belle. En 35 ans, je n'avais jamais eu de problèmes. Le pire qui m'était arrivé, c'était d'avoir des voisins qui n'aiment pas la musique. J'oubliais... je joue de la trompette depuis l'age de 15 ans. Mais jamais personne ne s'était plaint à part eux. C'est le genre d'histoire qu'on a du mal à raconter serieusement. Personne n'a jamais compris que j'avais le droit de jouer de la trompette chez moi (à part mon prof de trompette) et que c'est les voisins qui sont méchants.
Donc en 35 ans, pas un problème (ou presque), et là, en un an, tout est parti d'un coup (je ne pousserai pas plus loin la métaphore).

Grrrrrr, je trépigne. Espérons que ce blog va m'occuper un peu, et peut-être, qui sait... servir à d'autres, ou tout au moins vous divertir.