lundi 25 juillet 2011

Avant de s'engager avec un entrepreneur... se renseigner sur internet

Il existe maintenant une multitude de sites sur internet permettant de trouver des renseignements utiles sur les sociétés et leurs gérants. Voici les principales recherches que je fais lorsque je veux "tout" savoir sur une société :
- Google : je commence par taper le nom de la société sur le plus célèbre moteur de recherche. Les petites sociétés n'ont pas toujours leur propre site web, mais on peut y trouver des blogs de particulier (comme celui-ci), des annuaires d'entrepreneurs, parfois sur certains annuaires, les internautes peuvent laisser des commentaires, voire des notes (je crois que c'est le cas sur le site des pages jaunes).
- www.societe.com : je cherche la société sur ce site. Ça me permet de trouver le nom du gérant, la date de création de la société, si elle fait l'objet d'un redressement judiciaire, son adresse, son numéro de SIRET, etc... et éventuellement des informations financières. Toutes ces informations sont gratuites. J'en profite aussi pour mettre une alerte email sur la société, afin d'être averti à chaque modification de la fiche (dépôt de bilan, modification des informations financières, changement d'adresse, etc...)
- Toujours sur ce site (www.societe.com), je cherche ensuite si le gérant a d'autres sociétés. C'est toujours intéressant à savoir.
- Je reviens sur Google, et je tape le nom du gérant. On peut découvrir ainsi qu'il avait une autre société il y a deux ou trois ans (elle n'apparaît peut-être plus sur societe.com si elle a déposé le bilan). On peut aussi trouver d'autres activités, savoir où il habite, etc...
- Je cherche ensuite le gérant sur différents réseau sociaux (facebook, viadeo, etc...). On y trouve parfois d'autres informations sur son parcours professionnel. On peut par exemple comprendre s'il s'agit d'un artisan qui a évolué pour devenir chef d'entreprise, ou s'il s'agit d'un commercial qui rachète et revend des entreprises.
- Pour finir, un site parfois intéressant : www.123people.com - J'y ai trouvé des numéros de portables et des documents judiciaires inattendus (mais sans grand intérêt).

Toutes ces informations ne permettent pas forcement de conclure que l'entreprise est fiable ou non. Mais elles permettent de mieux connaître la société, de savoir qui est son gérant, à qui on a à faire, et donc de mieux comprendre ses réactions et sa façon de travailler.
C'est aussi un peu de la curiosité. Qui n'a jamais fait ces recherches pour ses collègues de travail ou ses voisins de pallier ? Et à chaque fois que je cherche des renseignements, je me dis qu'il vaut mieux être soi-même discret sur la toile !!

mercredi 1 juin 2011

L'expertise judiciaire : Deuxième rendez-vous

Le deuxième rendez-vous n'a pas été long, puisque nous nous sommes retrouvés à trois : l'expert, mon avocat et moi.
Nous avions voulu faire vite mais ça ne s'est pas combiné comme prévu. Du coup ce rendez-vous n'a servi à rien.

Lorsqu'à la fin du premier rendez-vous nous avions constaté qu'il fallait convoquer JL Décoration, la procédure à mettre en place aurait dû être la suivante : d'abord demander une audience en référé et y convoquer JL décoration (délai : environ 1 mois), ensuite attendre l'ordonnance du juge (environ 2 semaines), puis l'expert aurait convoqué à nouveau les parties (délai variable, mais au minimum 2 semaines généralement). Soit un délai total de 2 mois.
Devant mon découragement définitif, mon avocat avait tenté de proposer une autre démarche : fixer dès maintenant un nouveau rendez-vous dans 3 semaines, ce qui lui permettrait de demander au juge une audience et une ordonnance très rapidement.

L'audience a effectivement eu lieu très rapidement (moins de deux semaines), mais le juge n'a pas pû rendre son ordonnance avant 2 semaines supplémentaires.
Pas d'ordonnance, donc pas de convocation "officielle" de JL Décoration à ce rendez-vous. Mon avocat a bien contacté l'avocat de JL Décoration, pour tenter de le convaincre de venir quand même, et d'accepter que le rendez-vous soit contradictoire. Mais celui-ci n'a pas donné suite. Ça m'aurait rendu service, mais il n'avait sans doute rien à gagner à me faire une telle faveur.

L'expert est quand même venu (oui, je sais, c'est lui qui convoquait... ça aurait fait mauvais genre de pas venir). Mais les autres ne sont pas venus... pas de Paint and Co non plus.
On est resté un quart d'heure pour voir, puis on est parti.
Il faut maintenant attendre l'ordonnance du juge et convoquer JL Décoration pour le troisième rendez-vous.

lundi 4 avril 2011

L'expertise judiciaire : premier rendez-vous

Il y a plusieurs mois, je m'étais embrouillé avec l'entrepreneur qui devait faire les travaux de rénovation de mon appartement. En fait... embrouillé, c'est un euphémisme ; j'ai plutôt l'habitude de dire que je me suis fait avoir. Malgré une conciliation réussie, rien n'avait changé, les travaux n'avaient pas repris.
J'avais donc finalement décidé d'aller au tribunal, pris un avocat et assigné l'entreprise en référé pour demander une expertise judiciaire. Le juge avait donc nommé un expert.

Plusieurs démarches se sont alors mises en routes :
- Mon assurance "protection juridique" a donc avancé les 2000 Euros de provisions à mon avocat pour qu'il les provisionne auprès du tribunal.
- Mon avocat a signifié l'ordonnance du référé aux parties adverses : la société Paint and Co et son assurance. Il a également notifié l'ordonnance par voie d'huissier (je crois que le terme technique est "dénoncer") à la gérante de Paint and Co, Mme Marie-Catherine Tassin.
- L'expert après avoir reçu confirmation que la provision était bien versée au tribunal a convoqué les parties par courrier. Le premier rendez-vous a eu lieu environ deux mois après l'ordonnance du juge.

Le jour du rendez-vous, se sont présentés mon avocat, l'expert judiciaire, un autre expert mandaté par l'assurance de Paint and Co, et ... surprise... Charles Tassin lui-même pour représenter Paint and Co (surprise, car il n'avait pas donné signe de vie depuis plus de six mois, malgré courriers, huissiers, etc...).

L'expert a commencé par demander à M. Tassin de lui expliquer la situation. M. Tassin a rapidement mis en cause son sous-traitant, la société JL Décoration, qui lui avait fait défaut.
Le représentant de l'assurance a ensuite posé quelques questions, car le numéro de police d'assurance figurant sur l'attestation fournie par Paint and Co ne correspondait pas à un contrat souscrit par Paint and Co, mais à un contrat au nom de JL Décoration. Pourtant le nom sur l'attestation était bien Paint and Co.
Personne n'a réussi à expliquer comment pouvait exister une attestation d'assurance portant un numéro de police relié à JL Décoration, mais le nom et l'adresse de la société Paint and Co. Il arrive parfois des choses incroyables, mais le plus souvent on les voit à la télé (dans X-Files, ou Médium), mais là ça arrivait en vrai (et pas à Lourdes) !!

L'expert a ensuite commencé ses constatations en se basant sur le constat d'huissier que j'avais fait établir fin août. Point par point, nous avons tout vérifié, et nous avons bien sagement confirmé que ... tout était vrai.
Avant la fin des constatations, Charles Tassin nous a poliment fait savoir que ça ne l'intéressait pas. Il connaissait bien l'état du chantier et n'avait pas de temps à perdre pour constater à nouveau tous ces points. Il est parti avant la fin de la réunion.

A la fin de la réunion, avocats et experts semblaient tous d'accord sur le fait qu'il était indispensable de faire un second rendez-vous pour impliquer le sous-traitant, JL Décoration, dans l'expertise.
J'étais le seul à ne pas être franchement pour... un second rendez-vous pourquoi pas, mais c'est pas si simple. Pour avoir le droit de convoquer JL Décoration, il faut un jugement en référé... donc un mois pour avoir une audience, 3 semaines pour avoir l'ordonance, puis 15 jours pour convoquer. Et en ce qui me concerne, j'avais un peu peur que ce soit un délai "pour rien", puisque de toute façon nous n'avions signé qu'avec Paint and Co, donc dans mon esprit, nous ne pouvions pas attaquer directement JL Décoration.
Finalement, mon avocat a proposé de prendre rendez-vous pour dans un mois, et elle se débrouillerait pour avoir l'ordonnance du juge d'ici là.

A suivre... 

mercredi 16 février 2011

Protection juridique... Suite

Je voudrais vous faire part de la suite de mes relations avec mon assurance Protection Juridique. J'avais laissé le cours de l'histoire après l'été, alors que la Protection Juridique venait de nommer un avocat.

Après un ou deux courriers, je n'avais toujours pas de nouvelles de l'avocat. J'ai donc tenté de l'appeler. Un avocat est quelqu'un de très occupé, et il a donc fallu plusieurs jours avant que je ne réussisse à le joindre en personne au téléphone. Avant cela, je tombais sur son assistante qui m'expliquait que "la justice, c'est long", et que de toute façon, il ne fallait pas que je sois pressé.
Je peux comprendre ça, mais c'est encore plus long si la procédure ne démarre pas. Donc je voulais que la procédure démarre au plus vite. Après, les étapes s'enchaîneraient en prenant le temps nécessaire, bien sur.
Lorsque j'ai fini par joindre mon avocat, celui-ci m'a expliqué de long en large la démarche qu'il fallait adopter. J'avais également quelques idées derrière la tête... c'était complètement superflu. Seule les propositions de l'avocat étaient les bonnes. Après tout, c'est un peu son métier à l'avocat : convaincre qu'il a raison.
Je finis par lui dire que je vais réfléchir et le rappeler pour lui dire ce que je fais.

Quelques jours plus tard, j'ai décidé. Mais pas moyen de joindre à nouveau cet avocat. Pendant deux semaines, j'ai essayé sans succès. Il a fallu que je rappelle la Protection Juridique, qui a repris contact avec l'avocat. Celui-ci à dit qu'il attendait ma décision... Ben oui, mais s'il ne me prend pas au téléphone, ça va être dur. Bref, après une bonne explication avec la protection juridique, tout s'est ensuite débloqué.

Deux semaines plus tard, l'avocat m'envoyait un projet d'assignation en me demandant mon accord. Une fois encore, inutile de prendre la peine de faire des remarques ou des suggestions, lorsque j'ai transmis quelques précisions, l'assignation était déjà partie au tribunal, puis chez l'huissier pour être signifiée à la partie adverse.

Je parle beaucoup de l'avocat, mais pas beaucoup de l'assurance Protection Juridique. Il faut préciser quand même que cette assurance a pris en charge totalement les frais de l'avocat, et des huissiers. Je n'ai rien eu à avancer. J'ignore même combien ça a coûté. Je sais par exemple qu'un huissier pour signifier une assignation prend environ 70 euros, dans mon cas, il a fallu le faire deux fois car l'adresse personnelle était sur un autre département, puis on a remis ça avec l'ordonnance qui a été délivrée à l'issue de la première audience en référé (et il y en a encore beaucoup à venir).
Dans sa décision, le juge à nommé un expert, et nous a demandé d'avancer 2000 Euros sur ses frais. Là encore, c'est l'assurance qui a avancé. Cette fois, ils m'ont demandé de signer un reçu, car à l'issue du procès, si je gagne (ce qui ne fait aucun doute) et si je récupère l'argent dû (ce qui est déjà plus ambitieux), je devrai rendre à l'assurance cette somme.

Maintenant que le dossier est lancé, nous communiquons principalement par courrier avec la protection juridique, et ils sont très réactifs. De plus, ils prennent absolument tout en charge, ce qui est particulièrement rassurant.
Côté avocat, je l'appelle régulièrement (environ toutes les deux semaines) pour savoir où en sont les démarches. Maintenant, il me répond simplement, même si j'ai encore un peu de mal à faire valoir ce que je pense. Pour le procès au fond, je pense que je serai plus clair sur ce que j'attends de lui.

Pour finir, j'ai reçu récemment la convocation de l'expert pour un premier rendez-vous. Mon avocat sera également présent pour m'assister. C'est aussi pris en charge par la protection juridique.

lundi 31 janvier 2011

Le procès : l'ordonnance du juge en référé

Retour sur ma désagréable affaire de chantier qui m'oppose à la société Paint and Co, représentée par M. Charles Tassin, depuis maintenant plusieurs mois. Petit rappel des faits... J'ai acheté en septembre 2009 un appartement, dans lequel j'ai engagé d'importants travaux de rénovation. Après quelques déboires, ayant aboutis à l'abandon du chantier par l'entrepreneur en mars 2010, je l'ai finalement assigné au tribunal en référé. J'avais demandé au juge plusieurs choses, dont la nomination d'un expert judiciaire. L'audience a eu lieu en décembre, et la décision m'a été communiquée par mon avocat récemment.

Voici donc à peu près à quoi ressemble une ordonnance de tribunal.

L'entête, pour commencer :
TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE DE NANTERRE
RÉFÉRÉS
Ordonnance de référé rendue le 22 décembre 2010

Demandeur : <moi>
Défenderesses : <la société Paint and Co, sa gérante, Mme Tassin (qui n'ont pas comparus) et son assurance (qui était représentée par son avocat)>

Composition de la juridiction :
Président...
Greffier...
Statuant publiquement en premier ressort par ordonnance Réputée contradictoire mise à disposition au greffe du tribunal, conformément à l'avis donné à l'issue des débats.

Puis vient le contenu. Le document rappelle d'abord le contexte et les demandes :

Nous, ..., Vice-Président, après avoir entendu les parties présentes ou leurs conseils, à l'audience du 6 Décembre 2010, avons mis l'affaire en délibéré à ce jour :
Par une assignation délivrée le 8 novembre 2010 à la société Paint and Co ainsi qu'à Madame Marie-Catherine PINAULT épouse TASSIN (gérante de la société Paint and Co) et à la société <assurance>, Monsieur Hercule expose que :
Il a confié le 25 novembre 2009 à la société Paint and Co - dont <assurance> est l'assureur responsabilité civile et garantie décennale - les travaux de rénovation de leur appartement situé en rez de chaussée d'un immeuble <adresse>.
Rapidement des désordres, malfaçons et retards divers ont affecté le chantier ; Le litige a été soumis à un conciliateur de justice et un accord a été passé entre les parties ; la société Paint and Co n'a pas respecté ses engagements, en dépit d'une lettre de mise en demeure qui lui a été adressée le 10 juin 2010 ;

Sous le visa de l'article 145 du Nouveau Code de Procédure Civile (NCPC), Monsieur Hercule sollicite une mesure d'expertise afin de déterminer et d'évaluer les préjudices subis ;
Sous le visa de l'article 809 du NCPC il réclame la condamnation de la défenderesse à lui remettre les clefs de l'appartement sous astreinte de 100 euros par jour de retard ;
Il sollicite également la condamnation de la société Paint and Co au paiement d'une provision de 2.968 euros, ainsi qu'à la somme de 1.000 euros au titre des disposition de l'article 700 du NCPC ;

Bien que régulièrement assignés, la société Paint and Co et Madame Marie-Catherine PINAULT épouse TASSIN n'ont pas comparu ;
Représentée à l'audience du 6 décembre 2010, la société <assurance> a formulé protestations et réserves sur la demande d'expertise ;
Pour un exposé exhaustif des moyens, arguments et objections respectives des parties, il est fait expressément référence à leurs dires et conclusions tels qu'ils figuraient au dossier de la procédure à la date du délibéré.

Le document explique ensuite ce qui a motivé la décision :
MOTIFS :
1°) Sur la demande d'expertise :
En application de l'article 145 du Nouveau Code de Procédure Civile (NCPC), s'il existe un motif légitime de conserver ou d'établir avant tout procès la preuve de fait dont pourrait dépendre la solution d'un litige, les mesures d'instruction légalement admissibles peuvent être ordonnées à la demande de toute intéressé, sur requête ou en référé ;
En l'espèce, et sans anticiper sur le fond du litige présent ou à venir, il apparaît, au vu des pièces versées par le demandeur, que l'existence de désordres ou malfaçons dans les travaux conduits par la société Paint and Co est plausible ;
Il existe ainsi un motif légitime de Monsieur Hercule de recourir à une mesure d'instruction dans les termes indiqués ci-dessous ;
2°) Sur les autres demandes :
L'article 808 du NCPC permet au Juge des référés de prescrire toute mesure qui ne se heurte à aucune contestation sérieuse ou que justifie l'existence d'un différend ;
L'article 809 du même Code permet au Juge des référés d'accorder une provision au créancier si l'existence de l'obligation n'est pas sérieusement contestable ;
Tel est bien le cas en l'espèce, la demande de provision étant justifiée dans son principe comme dans son montant par les pièces versées aux débats (cf. notamment le constat d'accord du 4 mai 2010 et le constat d'huissier réalisé le 24 Août 2010), de même que la demande de restitution des clefs désormais indûment détenues par la société Paint and Co qui a abandonné le chantier ;
En outre, en s'abstenant de comparaître, la société Paint and Co ainsi que Madame Marie-Catherine PINAULT épouse TASSIN se sont privées de la possibilité de faire connaître d'éventuels moyens opposants aux demandes ;
L'astreinte pour la remise des clés, fondée en son principe, sera ramenée au montant suffisant de 75 euros par jour de retard ;
Vu les circonstances particulières de l'espèce, il serait inéquitable de laisser aux demandeurs la charge de la totalité de leurs frais irrépétibles ;

Vient enfin la décision :
PAR CES MOTIFS
Vue les dispositions de l'article 145 du Nouveau Code de Procédure Civile,
- Désignons en qualité d'expert Monsieur... <adresse, téléphone, etc...>
avec mission de :
    - se rendre sur les lieux rez de chaussée de l'immeuble <adresse> chez le demandeur
    - se faire communiquer tous documents et pièces nécessaires à l'accomplissement de sa mission
    - s'entourer, si besoin est, de tout sachant et technicien de son choix
    - prendre connaissance des désordres, mal façons, non façons et non conformités évoqués dans l'assignation, constater s'ils existent, et le cas échéant en cerner l'origine ou les causes
    - décrire les travaux de reprise et procéder à un chiffrage desdits travaux
    - fournir tous éléments techniques et de fait de nature à déterminer les responsabilités encourues et évaluer les préjudices subis
    - fournir toutes les indications sur la durée prévisible des réfections ainsi que sur les préjudices accessoires qu'ils pourraient entraîner tels que privation ou limitation de jouissance
    - en cas d'urgence reconnue par l'expert, autoriser le requérant à faire exécuter à ses frais avancés, pour le compte de qui il appartiendra, les travaux estimés indispensables par l'expert, lequel dans ce cas déposera un pré-rapport précisant la nature et l'importance des travaux
- Disons que l'expert sera saisi et effectuera sa mission conformément aux dispositions des articles 263 et suivants du Nouveau Code de Procédure Civile et qu'il déposera son rapport en un exemplaire original au greffe du tribunal de grande instance de Nanterre, service du contrôle des expertises, extension du palais de justice, 6 rue Pablo Néruda 92020 Nanterre Cedex, dans le délai de six mois à compter de l'avis de consignation, sauf prorogation de ce délai dûment sollicité en temps utile auprès du juge du contrôle ;

- Disons que l'expert devra, lors de l'établissement de sa première note aux parties indiquer les pièces nécessaires à sa mission, le calendrier de ses opérations et le coût prévisionnel de la mesure d'expertise ;

- Disons que, sauf accord contraire des parties, l'expert devra adresser à celles-ci un pré-rapport de ses observations et constatations ;

- Disons que l'expert devra fixer aux parties un délai pour formuler leurs dernières observations ou réclamations en application de l'article 276 du Nouveau Code de Procédure Civile et rappelons qu'il ne sera pas tenu de prendre en compte les transmissions tardives ;

- Désignons le magistrat chargé du contrôle des expertises pour suivre la mesure d'instruction et statuer sur tous incidents ;

- Disons que l'expert devra rendre compte à ce magistrat de l'avancement de ses travaux d'expertise et des diligences accomplies et qu'il devra l'informer de la carence éventuelle des parties dans la communication des pièces nécessaires à l'exécution de sa mission conformément aux dispositions des articles 273 et 275 du Nouveau Code de Procédure Civile ;

- Fixons à la somme de 2.000 euros la provision à valoir sur la rémunération de l'expert qui devra être consignée par Monsieur Hercule entre les mains de Monsieur le Régisseur d'avances et de recettes de ce tribunal, dans le délai de six semaines à compter de la présente ordonnance, sans autre avis ;

- Disons que, faute de consignation dans ce délai impératif, la désignation de l'expert sera caduque et privée de tout effet ;
Et,
Vu les dispositions de l'article 809 du Nouveau Code de Procédure Civile,
- Condamnons solidairement la société Paint and Co et Madame Marie-Catherine PINAULT épouse TASSIN à payer à Monsieur Hercule la somme de 2.968 euros à titre provisionnel ;

- Ordonnons à la société Paint and Co et à Madame Marie Catherine PINAULT épouse TASSINde remettre à Monsieur Hercule les clés de son logement sous astreinte de 75 euros par jour de retard passé le délai de 8 jours après la signification de la présente ;

- Disons que l'astreinte, au besoin, pourra être liquidée par le Juge des référés ;

- Condamnons solidairement la société Paint and Co et Madame Marie-Catherine PINAULT épouse TASSIN à payer à Monsieur Hercule la somme de 1.000 euros par application des dispositions de l'article 700 du Nouveau Code de Procédure Civile ;

- Disons que les dépens de la présente seront à la charge de la société Paint and Co et Madame Marie-Catherine PINAULT épouse TASSIN

Fait à Nanterre, ... <signatures etc.>

Puis la fameuse mention :
EN CONSÉQUENCE
La République Française mande et ordonne à tous Huissiers de Justice sur ce requis de mettre les présentes à exécution.
Aux Procureurs Généraux et aux Procureurs de la République près les Tribunaux de Grande Instance d'y tenir la main.
A tous Commandants et Officiers de la Force Publique de prêter main forte lorsqu'ils en seront légalement requis.

Mon avocat va maintenant signifier cette décision à la partie adverse, par voie d'huissier.
En parallèle, mon assurance protection juridique, qui avance les frais d'expertise va verser les 2000 Euros de provision à mon avocat, qui les consignera auprès du tribunal, qui les versera ensuite à l'expert (pourquoi faire simple...).
Les prochaines étapes seront donc d'obtenir le paiement des sommes dues par la partie adverse, et l'expertise judiciaire. Pour l'instant, il me faut attendre que l'expert convoque tout le monde. Encore un peu de patience et je verrai bientôt le bout du tunnel. En effet, c'est après l'expertise que je devrais pouvoir reprendre le chantier pour enfin déménager.

mardi 4 janvier 2011

Audience en reféré

Depuis un mois, j'attendais cette date avec beaucoup de curiosité. Mon avocat avait fait signifier à Paint and Co l'assignation préparée, et il l'avait également "dénoncée" à la nouvelle adresse de M. Charles Tassin et son épouse, gérante de la société.
Entre temps, je n'ai eu aucune nouvelle d'eux. Mon avocat non plus. Celui-ci m'a d'ailleurs fait peur en m'appelant la veille de l'audience. N'ayant aucune nouvelle, il m'a expliqué que le plus logique serait que Mme Tassin se présente à l'audience en personne et demande le renvoi. En clair, ça veut dire qu'on aurait encore perdu quelques semaines.
L'audience était prévue à 9h30. Je me suis donc pointé ce matin au tribunal vers 9h. Une vingtaine d'affaires étaient à l'ordre du jour. La salle était déjà ouverte, et la majorité des personnes présentes étaient des avocats, facilement reconnaissables à leur déguisement costume. C'est un monde vraiment nouveau pour moi, avec sa population, ses coutumes... Beaucoup des avocats présents n'ont pas encore rencontrés leurs adversaires, voire parfois leurs propres clients (c'était mon cas, je n'avais jamais vu mon avocat - je lui avais seulement parlé par téléphone). Ils mettent donc bien en évidence leurs dossiers, essayant de repérer leurs contacts. Parfois, ils lancent même un appel au travers de la salle : "Y a-t-il quelqu'un présent pour l'affaire xxx ?". Ça va, ça vient, ça tourne, ça fait semblant de relire ses notes.
Puis entre l'huissier. Les avocats se piétinent poliment les pieds les les autres (dans le jargon, on appelle ça "faire la queue") pour récupérer leur dossier. Si j'ai bien compris, l'ordre de passage dépend un peu de l'ordre d'enregistrement auprès de l'huissier... mais aussi des relations que vous avez avec lui. Si vous le connaissez, c'est mieux. Donc une fois que tout le monde a récupéré son dossier, certains avocats y retournent pour voir quand ils passent et essayer de faire remonter un peu leur dossier sur le dessus de la pile.

Un coup de sonnette. Le juge entre, accompagné par son greffier. On se lève. Il nous dit de nous asseoir. A ma grande surprise, le brouhaha ne cesse pas. Les avocats continuent leur petit manège ("Vous êtes sur quelle affaire ?" - "Je cherche Mme xxx." etc...). Le juge appele "Affaire Trucmachinchose contre Machintrucchose" d'une voix "légèrement forte" (il parle distinctement, mais vu que personne n'a arreté sa discussion, il ne fait pas l'effort de parler plus fort que tout le monde). Pas de micro, les personnes concernées s'approchent du bureau où il siège (légèrement en hauteur sur une petite estrade... c'est lui qui préside, quand même). Les avocats n'hésitent pas à poser leurs dossiers sur son bureau (c'est pourtant lui qui préside...), et la suite se passe à voix normale, ce qui fait que dans le brouhaha ambiant, les gens qui sont poliments assis dans la salle (comme moi) n'entendent rien. Parfois, le juge demande un peu de calme, car il n'entend même plus les avocats qui sont à un mètre de lui. Les affaires s'enchaînent. Certaines prennent trois minutes, d'autres quinze à vingt minutes.

Mon tour arrive. J'accompagne mon avocat vers le bureau du juge. Personne de la société Paint and Co. Ni M. Tassin, ni Mme Tassin, ni avocat. Seul son assurance a envoyé un avocat. Mon avocat a exposé le problème et les demandes au juge en quelques minutes. Le juge s'est ensuite tourné vers l'avocat de l'assurance pour lui demander s'il avait quelque chose à ajouter. Rien. "Merci, 22 décembre" a alors dit le juge. Il fallait comprendre "Merci, la décision sera publiée le 22 décembre". C'était terminé.

Je ne m'attendais pas à un procès à l'américaine comme on en voit au cinéma ("Objection, votre honneur..."), mais de là à ne rien entendre de ce qui se passe, j'étais un peu déçu du spectacle.
Au prochain épisode, je vous donnerai la décision, et la suite de la procédure.